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Viorel

30 ans ~ Vampire ~ Écrivain publique

Description

       "Grand, large d'épaule, les cheveux longs noirs comme la nuit... Combien de fois devrais-je encore répété ce que j'ai vu cette nuit-là? Le teint pâle, le visage profondément marqué. Si, je l'ai dit la dernière fois! Je ne fais que répéter inlassablement les mêmes paroles depuis près de deux ans! Oui, c'est ça, reprenons! Reprenons encore! Des plis soucieux lui barraient le front, le fil de ses pensées sans doutes. De la barbe, oui, un peu. Enfin, c'était plus une moustache et une mouche sous la lèvre inférieure. Son nez était droit. Un nez commun quoi! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise sur son nez?! Tout c'est passé si vite... Mais il y a a quelque chose qu'on ne peut pas oublier. Ces yeux. Gris, d'une couleur semblable à l'acier. Jusqu'à ce qu'ils deviennent rouge. On aurait dit que deux rubis brillaient dans ses orbites. J'étais terrifié..."

       Témoignage de Mr X.,

affaire n°187 l'assassin de la cathédrale Wurst,

décembre 1498.

 

 

 

       Il était une fois, dans un royaume fort lointain, un roi dont on a oublié le nom. Pas un de ces tyrans devant lequel le peuple se prostèrnerait de peur. Juste un roi qui voulait faire de son mieux. Il était marié à une femme d'une grande beauté et lui était tout dévoué. D'elle il eut un fils à la toison aussi blonde que celle de sa mère. La vie s'écoulait paisiblement. C'était un roi heureux.

       Bien sur, ce roi heureux n'allait pas le rester, sinon il n'y aurait pas d'histoire. Le royaume était dominé par l'empire voisin et l'empereur de celui-ci exigeait qu'un tribut de jeunes gens lui soit reversé tous les dix ans pour renflouer son armée. Il exigeait 80 têtes. Parmis elle, il ordonna à ce roi heureux de lui céder celle de son fils. Un roi ne doit-il pas montrer l'exemple à ses sujets? La mort dans lâme, l'enfant fut donc préparé, mais au moment de la séparation, les suppliques de la reine et son propre chagrin lui transperçant le coeur, le roi ne pu lui faire ses adieux. Il revint sur sa parole, déterminé Ã  garder sa famille à ses côté et se prépara à la guerre. Mais l'armée du cruel empereur était bien plus nombreuse que celle de notre roi. Désemparé, il se rendit à la montagne voisine où regnait une sombre créature.

       La suite de l'histoire connait plusieurs variantes. Je vais vous conter celle que je préfère: la créature accepta d'aider le roi a venir à bout de ses ennemis. Mais le marcher qu'il lui proposa devait entrainer la chute de celui-ci. Il parvint certe à sauver son peuple et tailla ses opposants en pièce, mais sa merveilleuse femme succomba sans qu'il ne puisse la sauver. Sa rage, son chagrin et la dernière volonté de sa femme le condamnèrent. Il se jeta sur le cou de la malheureuse, déchira sa gorge pâle de ses dents accérées et but avidemment son sang.

       La bataille, qu'il livra ensuite fut la dernière de ses ennemis. Peut-être la sienne aussi esperaient certains. Ce qui est certain c'est qu'il ne reparut plus en son château et que sa gloire passée sombra dans l'oubli au fil des siècles. Mais il est peu probable qu'il ai périt. Son corps maudit ne pouvait être détruit que par la puissance souveraine du soleil ou par le blessure d'un pieu de bois enfoncé dans sa poitrine.

Notre roi était devenu vampire.

 

Il était une fois...

C'était l'histoire d'un roi qui, pour

avoir trop aimé son fils,        souffrit la mort de sa femme         et renonça à la sienne...

 

Il était une seconde fois...

       Il était une seconde fois, il y a fort longtemps, un petit village paisible et prospère aux creux des montagnes, où les gens très pieux se rendaient Ã  l'église chaque dimanche pour l'office et dès qu'il en avaient l'occasion.

       Un jour, une délégation princière vint à passer par là. Le cortège n'était que larmes et sanglots. La mère du jeune prince venait de perdre la vie dans des circonstances bien tragiques. Le jeune homme éploré avait fait transporter son cadavre à ses côtés, ne pouvant se résoudre à la quitter. Les braves gens de notre village l'accueillirent à bras ouverts, le consolèrent si bien et l'entourrèrent de tant de soins qu'il décida d'enterrer sa mère près de leur église. Il planta sur la tombe un rosier qui devait prospérer aussi lontemps que la bonté des gens de ce village vivrait. Ceux-ci furent honorés et décidèrent de s'occuper de ce rosier avec autant d'attention que de leur église.

       Mais ils n'eurent pas l'occasion de le faire bien longtemps. En effet, peu de temps après le départ du prince, d'étranges grognements furent entendu dans l'église. La cloche se mit à sonner toute seule et des chauve-souris envahirent le clocher. On tenta de les chasser mais en vain. Elles étaient si féroces qu'elles vinrent à bout de la volonté des citoyens. Ils laissèrent donc leur église aux mains de ces sombres créatures et en bâtirent une nouvelle. Un second rosier fut planter pour honorer la mémoire de la défunte reine et la vie repris son cour.

       Quelques années plus tard, par un matin d'automne, une jeune femme qui passait par là au cour d'un long périple vers la mer fut saisie par la beauté de cette petite église. Comme la nuit n'allait pas tarder à tomber, elle descendit dans une auberge et questionna le patron sur l'étrange bâtisse. Il lui raconta son histoire et la mit en garde, lui déconseillant de s'approcher de cet endroit maudit. La jeune femme touchée par le récit promit à celui-ci d'être prudente. Elle monta se coucher, mais fut réveillée au milieu de la nuit par un bruit de cloche. Elle attendit un peu, mais le phénomène ne se reproduisit pas. Une fois encore, elle questionna le gérant le lendemain, qui ne pu que lui avouer que cela se produisait parfois, mais que personne ne pouvait expliquer pourquoi. La jeune femme hocha la tête et demanda à déjeuner le plus vite possible. Il fallait qu'elle reparte le matin même car son voyage était encore long avant d'atteindre la côte. Elle mangea donc avec sa suivante et son cocher, puis grimpa dans leur voiture. Mais alors qu'elle quittait le vilage, elle aperçut au dessus d'elle l'église abandonnée qui l'avait tant intriguée. Celle-ci parée d'un voile rouge vif semblait en feu. Sans attendre, elle fit arrêter son carrosse et grimpa la pente pour voir si on n'avait pas besoin d'aide. Qu'elle ne fut pas sa surprise de constater que ce qu'elle avait prit pour des flammes était un immense rosier couvert de fleur qui grimpait sur le mur de pierre. Ses yeux émerveillés ne pouvaient se détacher d'un tel spactacle, et, oubliant toutes les recommandations du patron de l'auberge, elle s'avança encore jusqu'à ce qui semblait être le pied de l'arbre de rose. Leur parfum enhivrant lui fit tourner la tête. Elle se pencha et prit l'une des fleurs dans ses mains. Elle n'avait pas choisit la plus belle car elles étaient toutes également somptueuses avec leurs pétale de soie, mais un bouton parmis tant d'autre. Elle le cueillit se disant sans doute que son absence ne serait pas remarquée.

       Mais elle n'eut pas tôt fait d'ôter la fleur à sa branche qu'un effroyale rugissement se fit entendre. Elle se retourna vivement, cachant derrière son dos son coupable méfait. Une créature à peine humaine se tenait derrière elle. La terreur lui fit pousser un grand cri sa vue. Son hurlement fut entendu par ses camarades qui ne la voyant pas revenir coururent chercher secours au village. Un groupe de brave fut dépêché sur place, mais ils ne trouvèrent personne. La jeune fille et la créature avaient disparu.

        La suite du conte est plus connu, vous en avez surement déjà entendu parler.

 

                                                           On a pour habitude de le  nommer la Belle et la Bête...

 

 

 

 

     

 

Il était une dernière fois...

       Il était une fois un homme que le destin avait fait veuf deux fois, et qui, pour ne plus subire les pertes et les douleurs de l'amour s'était retiré loin du monde, dans un petit village près d'une frontière. Il portait les cheveux longs, l'arc et le carquois pendaient à son épaule. Sans doute l'aurez-vous deviné, il était chasseur. On le respectait et on le craignait un peu car une aura de mystère entourait ses origines, mais au fond ce n'était pas un mauvais bougre. La plupart du temps, il passait ses journées à arpenter la forêt et vérifier ses pièges. Et quand il n'était pas dehors, notre chasseur distrayait son esprit par la lecture. Il avait appris à déchiffrer les lettres tard dans sa vie, mais s'en félicitait. La découverte de l'écriture fut une chose extraordinaire pour lui.

       Un jour cependant, le royaume où il séjournait déclara la guerre à son voisin. Le village devînt un lieu incertain. Les troupes des deux camps piétinaient les récoltes, pillaient maisons et réserves, semmant la mort et le désespoire de toute part. Bientôt, tout ne fut plus que cendres et pleurs. Notre chasseur, poussé par les habitants entreprit d'aller mander de l'aide à la garnison la plus proche. On la lui refusa. De colère et de mépris, il provoqua le capitaine en duel et lui fit promettre que s'il gagnait, il recevrait un uniforme de son équipage et une vingtaine d'homme sous sa garde. Le capitaine lui rit au nez mais accepta. A la surprise générale, le chasseur fut victorieux. Il repartit donc vêtu d'un uniforme et suivit d'une vingtaine d'homme. Ces-derniers n'étaient ni les plus forts ni les plus rusés de leur régiments, mais sous le commandement de leur chef, ils firent merveille sur le champ de bataille.

       Bientôt, une palissade fut dressée autour du village et celui-ci fut mit hors d'atteinte de ses assaillants. Mais une nuit, il fut encerclé de toute part, les routes vers l'extérieur furent coupées. Le siège durait depuis plus de deux semaines quand la faim se fit sentir. Les vivres, même rationnés en pouvaient plus suffir à nourrir les habitants. Ceux-ci vinrent implorer leur nouveau général de faire cesser le siège, et celui-ci promit de faire son possible. Ce que le peuple ignorait, c'est que le chasseur était doté de quelques étranges pouvoirs dont on vit l'ampleur dès le lendemain sur le champ de bataille. Pendant la nuit, plus d'un tier du régiment avait disparu, laissant place à un champ de ruines et de désolations. Les soldats furent aussitôt félicités, mais ils nièrent que ce carnage fut de leur fait. On appela le capitaine, mais on ne le trouva point. On se demanda alors s'il n'avait pas périt au combat, mais on jugea plus prudent d'attendre avant de se rendre. Grand bien leur en prit car la nuit suivante fut aussi meurtrière que la précédente. Le capitaine restait malheureusement introuvable, et le doute s'empara de l'esprit des villageois. Le mal qui rongeait leurs adversaires ne s'attaquerait-il pas a eux ensuite. On préféra tout de même attendre une nuit de plus.

       Au petit matin, un seul homme restait debout au milieu d'une étendu de cadavre encore fumants. L'homme s'approcha, et quand la foule reconnut le capitaine, on lui ouvrit les portes. Mais devant leurs regards où se mêlaient joies et craintes notre chasseur décida qu'il était temps pour lui de s'en aller. Il salua ses amis, remit le salut de la ville entre les mains de ses soldats et plia bagages.

 

A compté de ce jour, on  ne le revit plus dans les environs,

mais parfois, une présence étrange semble encore

survoler le village quand on prend les villageois à chuchoter

le nom légendaire de cet homme disparu...

 

       Ce carnet appartient à Lord Viorel, écrivain public en son état.

 

Ces écrits étant ma propriété puisque tirés de mon imagination, vous comprendrez que je veuille les reprendre. Je vous implore donc, si vous trouvez ce carnet de bien vouloir me le rapporter. En contre partie et pour le dérangement causé, je promet de reverser la somme d'un louis d'or à qui me le remettra.

Le cheveux noir, un pli sur le front, une plume à la main, vous me trouverez près de la Seine en remontant la rue St Martin.

 

Bien à vous, 

             Lord Viorel

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