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Hana Y.

19 ans ~ 1695 ~ Pékin ~ Illusioniste de renom, odora très sensible

 

Description

Hana, insondable Hana... Cheveux lisse et noirs, yeux sombres et bridés, corps fin et élancé. Dans la société occidentale où elle vit désormais, passer inaperçu est devenu impossible pour Hana. Tout en elle trahit ses origines chinoises.

"Une beauté orientale" diraient certains, "Mystérieuse et raffinée" ajoutent d'autres. Ses membres sont fins et agiles, sculptés par la danse et des années d'entrainement.

 

Détermination. Travail. Perfection. Une vie bien triste définie en trois mots. Travailler pour ne plus penser, travailler pour s'améliorer, travailler pour ne plus voir le monde.

 Un peu de mépris aussi face à ceux qui s'essayent à la danse et à la magie sans beaucoup de succès et d'acharnement. Mais peut-être de la tendresse pour les gens comme elle. Pour ceux qui luttent pour s'en sortir, qui voient leur vie comme un combat perdu d'avance mais qui osent encore et encore la défier. Pas de pitié dans son petit corps. Jamais de pitié. Elle-même n'en veut pas alors pas question d'en donner aux autres. Elle fonctionne comme ça Hana.

 

L'enfant de trop

       Qu'on en commun le renvoie d'une servante, le dépit du parfumeur de l'empereur de Chine et la joie d'une jeune mère? Hana peut-être...

 

       "Hana… ça peut vous paraître un peu bizarre, mais je l'ai trouvée dans une valise. La veille, je l'avais faite disparaître sur ordre de l'empereur de Chine, mais jamais je n'aurais pu deviner qu'elle réapparaîtrait parmi mes bagages. Elle s'était endormis, et ses traits avaient bleuis de froid. Je me suis naturellement empresser de l'amener au chaud dans ma cabine. Elle ne s'est réveiller que lorsque le soleil fut couché. On aurait dit un petit écureuil effrayé. Elle m'a articulé deux trois phrases, mais elle parlait si bas et si précipitamment que j'ai du faire venir un membre de l'équipage pour me traduire ce qu'elle disait. Il faut dire qu'à l'époque je ne parlais que le chinois « courtois » dirons-nous, pas celui que les citoyens usaient tous les jours.

 

Bref. J'ai tout de même appris qu'elle s'appelait Hana et qu'elle était la fille du parfumeur de l'empereur. C'est son père qui l'avait déposée là en lui recommandant bien de ne pas bouger, lui promettant qu'il reviendrait bientôt la chercher. Puis elle a pleuré. Elle a tant pleuré, la pauvre enfant. Je n'ai pas compris toute son histoire, mais plus tard, j'ai appris qu'elle était une enfant de trop, qu'elle avait un frère jumeau et que son père par crainte du pouvoir impérial avait caché sa naissance à tout le monde. Mais cela avait finit par se savoir et il avait abandonné sa fille pour sauver son honneur et le reste de sa famille. Ce n'est pas l'histoire la plus gaie que j'avais à vous raconter Mme la duchesse.

 

Aujourd'hui? Eh bien elle m'a apprit le chinois populaire, moi l'anglais courtois! Bien sur il y a plus! Elle est une merveilleuse assistante, la meilleur que je n'ai jamais eu, la plus appliquée. On pourrait croire qu'elle ne s'arrête jamais de travailler sa maîtrise et sa technique de la magie et des illusions. Une véritable perle! Pas très démonstrative sentimentalement, mais belle, polie et extrêmement douée. Je dois dire que je suis très admiratif de cette gamine..."

 

Conversation entre Stanley Crawford, illusioniste, et sa mécène la duchesse de Devonshire,

Londres

Brisée

       Pourquoi? Une question tourbillonne sans cesse dans ma tête depuis dix longues années. Une seule, la même toujours la même. Elle hante mes rêves et chacune de mes journées, heurtant la paroie osseuse de mon crâne comme autant de papillons enfermés dans un bocale brisant leurs ailes sur le verre dont la transparence leur promet pourtant la liberté, sans jamais pouvoir sortir.

 

       Pourquoi? Ou plutôt comment? Comment peut-on abandonner son enfant en promettant de revenir le chercher, tout en sachant très bien que c'est la dernière fois qu'on la voit? Je voudrais tant trouver une réponse, mais y en a-t-il vraiment une? Je ne sais pas. Il y a un proverbe Tibétain qui dit que tout problème a une solution et qu'il ne faut donc pas se tracasser. Il ajoute que si le problème n'a pas de solution alors ça ne sert à rien de se tracasser non plus. Inutile de chercher quelque chose qui n'existe pas... Inutile, voilà ce qu'est ma question. Pourtant elle est bien là, toujours là, encore là.

 

       Pourquoi me fait-elle si mal? Pourquoi encore pourquoi? C'est comme si elle ne m'avait jamais quittée, comme si elle était née avec moi qu'elle avait grandit en moi. Mais elle a murit trop vite, je ne la comprend pas, je ne l'ai pas cueillit assez tôt et maintenant elle pourrit lentement dans ma tête et empoisonne mon existence. Ma mère avait raison. Je n'aurais pas du sortir. Le monde dehors est inutile sans elle. Elle me manque tellement. Souvent quand je prononce le mot "maman". Maman... voilà, encore ces larmes! Cette question me sort même par les yeux.

Il ne faut plus y penser m'a dit un jour Mr Crawford. Plus penser. Danser, tarvailler. Mais plus penser. Jamais.

 

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